Voilà un peu plus de 2 ans que les aléas de la paraplégie m’ont rattrapée. Ils m’ont ainsi permis de découvrir la majeure partie des antibiotiques qu’offre notre industrie pharmaceutique.. Bon, je dois avouer qu’au bout de la énième prise, mon corps en a ressenti les effets secondaires, il lui a fallu du temps mais quand même..il a décidé d’abdiquer ! J’ai donc entamé un « petit » périple sous la couette vagabondant de séries en séries plus ou moins intéressantes faute de pouvoir me concentrer sur mes sujets favoris. Mon mental s’est finalement laissé gagné par le stress provoqué par la crainte de la future infection, du résultat de l’antibiogramme qui me dicterait peut-être une hospitalisation. A force, j’avoue que la patience que je croyais avoir apprise par le biais de ma paraplégie s’est étiolée….Malgré la vie hyper casanière à laquelle je m’astreignais, le contrôle m’échappait complètement. J’ai bien essayé de rectifier le tir sur le fil de la fatigue en tentant de « doser » mon activité physique, essayant de déceler les causes, les effets. Tout ça, pour conclure évidemment que je ne pouvais pas tout contrôler et que chercher à comprendre ne me permettrait pas de tout résoudre…..Il ne me restait plus qu’à vivre au présent, apprécier jusqu’à la lie toutes les merveilles du quotidiens et surtout accueillir avec une immense gratitude toutes les attentions de mes amis comme les légumes du jardin qu’ils m’ont apportés tout l’été (bien oui, je suis gourmande), me faire les courses, partager le thé et autres menus plaisirs…
Au cours de ce chemin, j’ai gardé l’envie d’évasion, de rester en mouvement. En révisant tous mes standards d’activité physique et avec la bienveillance de mes amis qui m’accompagnent durant mes escapades, j’ai pu garder le contact avec le sport…et petit à petit, l’énergie revient, (évidemment, parfois elle fait la grève …). Et avec elle, les envies de projets comme celui d’une future évasion en kayak, j’ai donc commencé les cours cet été au lac d’Annecy. J’ai ainsi découvert un autre univers et fait de nouvelles rencontres.
Notamment celle de mon moniteur Stéphane qui m’a proposé d’être la marraine du projet d’achat d’une pirogue hawaïenne de 6 places par le kayak club de Sévrier avec des escapades à la clef. Evidemment, j’ai accepté ! En attendant les plaisirs nautiques de 2018, je continue le vélo….qui est devenu électrique depuis la fin de cet été. Je me suis posée la question un bon moment avant de franchir le cap mais ça y est…
Dès la première sortie, j’ai retrouver le plaisir de la découverte.
Et oui, j’avoue qu’à force de parcourir un itinéraire quasi identique à chacune de mes sorties faute d’énergie « en trop », la lassitude commençait à me gagner. Avec le moteur, j’ai été gâtée par les surprises. Ca va vite ce truc là, j’en étais quasi frigorifiée,, j’ai été forcée de faire des pauses au soleil (dur,dur !!). La vitesse m’a permis de retrouver le plaisir du vent qui caresse la peau et réveille. J’ai aussi eu la sensation d’être propulsée dans un autre espace-temps (enfin, différent de celui auquel je m’étais habituée), avec la même énergie j’ai parcouru plus de kilomètres bien sûr mais surtout bien plus de paysages et accumulé beaucoup d’émotions . J’ai même pu partir de chez moi sans passer par la case voiture puisque les côtes n’ont plus qu’à bien se tenir !!! Quel luxe !
Et la semaine dernière, nous sommes allées avec Marcelle (Tom en Tête) dans le Val Ferret avec en guise de trophée, double dose de cappuccino, miam !!
Une belle saison cycliste en somme et qui continue !!
Merci à Hôtel l’Héliopic pour son soutien financier qui m’a permis d’acquérir le moteur.
Merci à Philippe Riquier et son équipe : Pascal, Philippe qui ont accepté le challenge de monter tout ça sur un handbike…ce qui implique beaucoup d’inventivité car ce n’est évidemment pas prévu pour…ça veut dire 3 jours de travail !
Merci à Montura de me suivre dans toutes mes aventures!
Bravo Vanessa
Tu es un exemple de courage et de persévérance
Respect Madame