Retour en altitude

Mars 2007, les conditions sont bonnes dans la face nord de l’Eiger. Jamais je n’avais même osé rêver de ce voyage. Créneau météo au rendez vous, 10 minutes de réflexion et nous prenons la direction de Grindelwald avec Nicolas. Nous nous sommes rencontrés depuis peu mais la confiance entre nous s’est installée très vite. De jolis sandwichs maison et de pétillantes tartelettes à la framboise sous la dent…Nous prenons le dernier train qui nous mène pratiquement au pied de la face. Et le lendemain, c’est parti pour 2 jours de voyage. Nous sommes comme des enfants. L’ascension nous demande de la concentration mais l’exaltation est là.

Nico, trop heureux de se jouer de quelques petites difficultés rocheuses...Il trouve que les ouvreurs étaient fous!

Nico, trop heureux de se jouer de quelques petites difficultés rocheuses…Il trouve que les ouvreurs étaient fous!

La joie des quelques passages techniques où le temps se suspend. Nous passons par des lieux aux noms évocateurs (bivouac de la mort…bof, traversée des dieux, traversée pourrie…et c’est pas peu de le dire). Au bivouac, Nico s’occupe de faire de l’eau chaude pendant que je me glisse dans mon duvet.

Mmm, une douce chaleur dans cette petite paroi.

Mmm, une douce chaleur dans cette petite paroi.

C’est tellement beau tout cela. Un joli hold-up entre amis. Nous passerons vite fait au sommet car le mauvais temps arrive. Les sourcils et la barbe de Nico sont complètement givrés. Je garde de cette ascension de beaux moments accrochés à ma mémoire. Et comme j’aime donner un peu de sens aux choses (salvateur pour moi lorsque la vie me joue des tours), c’est avec Nico que j’ai décidé de retourner en altitude pour la première fois. Par un bel après-midi, nous prenons le téléphérique de l’aiguille du Midi. Je ne me suis pas vraiment préparée à ce moment parce que j’aime pouvoir toucher ce qui se passe. Ca y est, nous y sommes. Là-haut comme 2 touristes. Je retrouve la complicité d’une cordée.

IMG_0400 Je ne ressens aucune angoisse, c’est pourtant par là que je suis passée pour gravir la voie où j’ai reçu un bloc de neige qui m’a fracturé la colonne vertébrale. Mais la confiance partagée me permet d’être juste là et de goûter cet instant.

Nous restons au moins 2 heures sur la terrasse supérieure et je ne vois pas le temps passer. C’est énorme, je ressens toute la puissance des montagnes. Tout ce que j’ai pu éprouver dans ces lignes me revient telle une énergie énorme. Je suis trop heureuse d’être là.

IMG_0438_2 J’ai faim !

IMG_0440 C’est déjà le moment de la descente et c’est là que je vais me sentir mal comme arrachée à cette volupté. C’était tellement bon d’être là-haut.Pour nous remettre de tout cela, nous allons prendre un goûter dans un endroit idyllique. Prendre le temps d’atterrir …en gourmandise. Merci Nico !Depuis, j’y suis retournée seule, me suis retrouver dans la grotte à scruter les Grandes Jorasses et à papoter joyeusement avec les gens qui revenaient du Mont-Blanc.IMG_0434

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